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la france vue d'ailleurs la france vue de chine où j’habite, d’asie où je voyage et d’ailleurs. mais aussi mes impressions, sentiments et choses vues, mémoires intérieures et présentes, petites histoires de la grande histoire et preuves de ma vie pour laisser une trace que j’existe vraiment. ← articles plus anciens 02 octobre 2015 , par patrick delpy pour ou contre le pilote d’air france? “ les pilotes d’air france se comportent comme de grands féodaux accrochés à leurs privilèges et mettent la compagnie en danger « , assure la chroniqueuse du « point », sophie coignard. voilà un sujet passionnément intéressant pour moi français d’ailleurs car je l’affirme: il n’y a absolument aucune différence entre, en france, un ouvrier d’usine, un facteur et un pilote d’air france. la crainte de tous est la même: le coût marginal zéro, c’est à dire face à la pression des clients, d’avoir la possibilité dans un marché absolument libre et totalement ouvert, de trouver quelqu’un (délocalisation) ou une nouvelle technologie (uberisation), pour faire exactement le même job au très moindre coût. concernant la délocalisation, que ce soit pour un ouvrier ou pour un pilote d’air france, il est très facile de délocaliser la fonction en construisant une usine en roumanie ou en recrutant un pilote roumain au cinquième du coût. concernant l’uberisation, les avions peuvent tous voler sans pilote. ce serait peut-être imprudent mais techniquement, un avion peut décoler, voler et atterrir sans quasiment aucune intervention manuelle. un pilote qui ne pilote plus c’est un peu comme un facteur qui n’a plus de courrier à distribuer en raison des emails. cette réalité implacable concerne toute l’économie et elle est irréversible. tout le monde se sait concerné. de ce fait, la réaction des pilotes d’air france, refusant de travailler plus pour gagner autant est prévisible et transparente. puisque des millions de français préfèrent rester immobiles plutôt que de perdre ce qu’ils considèrent comme des avantages acquis pour toujours, il est prévisible que les pilotes d’air france restent eux aussi immobiles. voilà donc l’alternative: ou bien on est solidaire du système français dans son ensemble, et donc il n’y a qu’un seul poids et une seule mesure pour l’ensemble. « egalité » clame notre devise nationale et alors défondons jusqu’à ce que mort s’en suive, le facteur comme le pilote d’air france dans son droit afin de préserver le système social français. non au délocalisation, non à l’uberisation. ou bien, on est contre le pilote d’air france et donc aussi contre les facteurs et on considère que le système social français ne peut plus tenir si on veut sauver ce qui peut encore l’être et alors il faut tout mettre à terre et tout changer. mais je l’affirme, car il faut être cohérent: on ne peut pas être d’une part contre le pilote d’air france et d’autre part, pour la préservation du système social français. pour ma part, très personnellement, j’ai choisi: je suis contre le pilote d’air france comme je suis contre le surnombre des facteurs et contre le système social français que j’ai fui pour venir me réfugier à hong kong. comme je suis contre le système éducatif français ayant mis mon fils ainé en boarding school en angleterre. j’ai choisi d’être contre et de me sauver plutôt que d’accepter l’effondrement. publié dans actualité , les francais vus d'ailleurs , non classé | 5 commentaires 23 juin 2015 , par patrick delpy qu’est ce qui ferait revenir en france, un entrepreneur français vivant à l’étranger ? je viens d’être sollicité afin de répondre à une question que se posent des hommes politiques en france : qu’est ce qui ferait revenir en france, un entrepreneur français vivant à l’étranger ? pour moi qui avais créé une entreprise en france à mon retour, qui l’ai fermée avant de repartir et qui ai ouvert une entreprise à hong kong, je me souviens parfaitement du discours de nicolas sarkozy en chine en 2009, qui s’adressant à nous, français de shanghai, nous incitait à revenir en france car la france avait besoin de nous, de nos énergies, de nos intelligences, de nos volontés et que c’était grâce à des gens responsables comme nous qui avaient tout prouvé à l’étranger que la france allait trouver son nouveau souffle. un brin naïf, sans que l’ex-président y fut pour quoi que ce soit, je n’avais pas été insensible à ce discours. a hong kong aujourd’hui, je repense à ces 2000 jours en france comme je repense à contre-temps, au film de régis wargnier: est-ouest , et très exactement à cet instant du film, où en arrivant à odessa après une croisière de rêve, le couple comprend qu’il est pris au piège. j’ai immédiatement répondu qu’on m’avait déjà vendu le sujet en 2009 et que si un homme pouvait faire revenir un entrepreneur français de l’étranger, en revanche, rien ni personne ne pourrait faire rester cet entrepreneur en france et que tout en france est assurément en place pour le faire repartir. personnellement, je ne connais pas un seul entrepreneur français d’ailleurs qui, revenu en france et y ayant créé son entreprise, y soit resté. tous ont refait leurs valises, repartant pour la californie, hong kong, singapour, l’australie ou ailleurs. néanmoins, j’ai réfléchi à la question me demandant ce qui pourrait faire revenir des entrepreneurs français d’ailleurs en france, appuyée lourdement par l’initiative très sympathique : « reviens léon » ? – serait-ce pour créer des emplois en france ? non évidemment. faire revenir un entrepreneur pour qu’il crée des jobs en france n’a aucun sens puisque le but d’une entreprise n’a jamais été et ne sera jamais de créer de l’emploi. – serait-ce pour faire circuler les compétences ? oui peut-être car l’altruisme a tout pour séduire une génération élevée dans la redistribution, sauf que les français de france se contre-moquent de l’expérience acquise à l’international par un entrepreneur. – serait-ce pour créer de la richesse ? oui forcément, mais la créer pour qu’elle soit aussitôt saisie par les impôts et redistribuée à fond perdu n’a de sens que pour l’etat français. mais il faut répondre à la question. alors que faire ? j’ai proposé 3 axes en inversant la problématique: 1. au lieu de rétrécir la france en voulant faire revenir des entrepreneurs français d’ailleurs qui, de toute façon, repartiront, mieux vaut agrandir la france en les aidant à s’installer à l’étranger. une entreprise créée par un français au bout du monde est un confetti de france, un poste avancé sur la dernière ligne de notre frontière culturelle et de notre civilisation, de ce que nous sommes. tout ceux que je connais ont tous une affinité particulière avec des français qu’ils recruteront pour faire croitre leurs entreprises du bout du monde. ce sont autant d’emplois créés, de français au travail, et dans quelques cas, de chômeurs de moins en france. 2. appuyer la création d’une filiale en france. plutôt que de créer une entreprise en france pour qu’un jour elle « exporte » dans un monde global, mieux vaut aider la création en france d’une filiale d’une entreprise « étrangère » fondée par un français afin qu’elle se rapproche de quelques uns de ses clients, de ses donneurs d’ordres et de ses partenaires. il y a là aussi, une affinité particulière entre français et il y a une certaine fierté pour un entrepreneur français d’ailleurs à créer une filiale en france. 3. avec 1,750,000 autres personnes, je suis un « follower » de david cameron sur linkedin . régulièrement, je suis informé des initiatives économiques du premier ministre anglais et j’admire son sens du « business as usual ». je continue à me délecter de l’un de ses derniers posts : « cutting red tape in europe ». on dira ce qu’on voudra de linkedin mais les entrepreneurs français et les autres sont tous sur linkedin. ne pas y être quand on est un homme politique, c’est prouver qu’on n’aime pas le business. chercher les nôtres. réunion demain à paris. je n’y serai pas. on me racontera. publié dans business , non classé , petit